mardi 30 août 2011

SCENARIO Chapitre II. Le jardin de l'œuf.

... et l'on ressort dans le jardin.


On traverse l'aube mordorée, voyage calme et tranquille dans le jardin de terre, avec le jardin d'ombre et de lumière qui affleure à la surface de la réalité, jusqu'à un immense arbre vaguement en forme de main.

Une voix explique, phrase après phrase, entrecoupées par une respiration profonde.

"- Je pourrais mettre en place un seuil, un espace à la mode initiatique, n'ayant que vocation de détourner celles et ceux qui ne sont pas prêts à poursuivre le film. Je préfère me présenter, à savoir que je ne suis personne, celui qui ne porte pas de masque."

Son monologue est ponctué par l'image d'une main, pressant les touches d'un vieux magnéto à bande, arrêtant par moment le texte, rembobinant la bande chaque fois qu'il le faut pour bien saisir le sens.

"- On m'appelle aussi la narrateur, mais ce n'est qu'une commodité, je n'ai pas de genre. Je vais même vous livrer d'emblée les clefs de l'histoire. Cet arbre vers lequel on se dirige, l'arbre des mains pendus n'existe pas réellement, une légende dit que Karma Sutura décrocha Bancale qui y était pendue."


Il y a une barrière métallique qui encercle la base de l'arbre, en s'approchant, on distingue une entrée sur le coté. Sous le dôme de son feuillage, une chaise vide, sur son dossier une araignée termine de dévorer la tête de ce qui semble avoir été une mouche.


"- J'utilise ces noms, pourtant je pourrais parler de Morne et d’Âme ou encore puisse que ce film s'appelle la révolution des mains, de la main gauche et de la main droite. Nous ne sommes pas vraiment dans un film, plutôt dans une certaine idée du théâtre. Vous risquez de douter de ma raison, pourtant la légende affirme que cet arbre, c'était Âme qui l'avait planté en souvenir de son père."


A ce moment, une série de sons de bips électroniques tinte avec insistance, le regard se lève le long du tronc, jusque dans les frondaisons d'ombre et de lumière, avant de s'interrompre brutalement.

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